Tatuajes

Les indiens de la forêt ne se tatouent pas à proprement parler. Ils ne font pas de marques profondes dans la peau.
Ils se font un dessin sur le visage pour aller déjeuner chez leurs amis et l’effacent en rentrant. Tout le monde a remarqué comme cela habille. Certaines couleurs sont fort salissantes. Ce serait un inconvénient pour nous. Les Turcs avaient habilement observé comme la figure est indécente. Ça se jette au-dessus des vêtements et les regards sortent comme des fous. Tout ce que la peau a de malsain et de bestial disparaît dès qu’il s’y trouve quelques traits ou grilles. Le visage devient non pas tant intelligent qu’intellectuel, devient d’esprit. Cela repose. J’avais toujours l’impression quand mes indiens étaient tatoués que maintenant nous allions pouvoir parler, cela toujours sauf le cas où le dessin suit stupidement en les grossissant les contours du visage et de ses éléments.
Je ne suis pas grand prophète en disant que la race blanche sous peu adoptera le tatouage. On me dit que l’état d’esprit actuel est nettement opposé à cela, et d’autres choses. Les prophètes disent : « Vous verrez », ça leur suffit comme je fais aussi.
J’ajoute seulement que le tatouage, comme tous les ornements, s’il peut faire apparaître une surface, peut beaucoup plus facilement faire disparaître cette surface comme une tapisserie fait disparaître l’étendue d’un mur. Or il est temps de faire disparaître sa figure. Il est vraiment impossible d’avoir l’air modeste avec une figure à moins qu’elle n’ait été spécialement arrangée pour cela.

Tatouages, de Henri Michaux, perteneciente al libro Ecuador. Ilustra la entrada una acuarela suya, sin título, realizada entre 1955-1957.

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[Traducción de Silvio Mattoni: Los indios de la selva no se taúan realmente. No se hacen marcas profundas en la piel.
Se hacen un dibujo en la cara para ir a comer con sus amigos y lo borran al regresar. Todo el mundo ha notado que es una forma de vestirse. Algunos colores se ensucian en seguida, lo que para nosotros sería un inconveniente. Los turcos observaron sagazmente cuán indecente es el rostro. Se lanza por encima de la ropa y las miradas salen como locas. Todo lo malsano y lo bestial que tiene la piel desaparece cuando en ella se encuentran unos trazos o grillas. El rostro se vuelve intelectual antes que inteligente, se vuelve espiritual. Tranquiliza. Cuando mis indios estaban tatuados, siempre tuve la impresión de que entonces íbamos a poder hablar, salvo en caso de que el dibujo siguiera estúpidamente y engrosara los contornos de la cara y de sus componentes.
No soy un gran profeta al decir que la raza blanca adoptará el tatuaje dentro de poco. Me dicen que el estado de ánimo actual se opone claramente a ello, entre otras cosas. Los profetas dicen: «Ya lo verán», y eso les basta, al igual que a mí.
Añado solamente que el tatuaje, como todos los ornamentos, al igual que puede hacer que aparezca una superficie, con mucha mayor facilidad puede hacer que la superficie desaparezca, como un tapiz hace que desaparezca la extensión de una pared. Y ya es tiempo de hacer que desaparezca el rostro. Es en verdad imposible asumir un aspecto modesto con un rostro, a menos que éste haya sido especialmente arreglado para ello.]

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